La vie dans la contemplation • « Il était une fois… »

 



Il était une fois, une jeune femme buvait une tasse de thé au matin, sur sa terrasse dont les feuilles de vignes recouvraient le dessus. Calme et posée, elle vit alors une dame s’approcher, venue de l’arrière d’un figuier, vêtue de blanc d’un neige nacré, dont le foulard noué autour du cou flottait dans l’air frais de l’aube. Elle s’invita à la table, et prêta un doux regard à la jeune femme assise là depuis quelques minutes. Elle ferma les yeux, prit une grande inspiration en silence. Étonnée de cette présence, la jeune femme inclina la tête, en signe de son questionnement. La dame rit légèrement, avant de lui dire :

« Quel beau matin, n’est-ce pas, celui d’une nouvelle vie qui sera tienne.

  • Comment cela ?, répondit la vierge, interloquée.
  • Je suis venue te donner le cadeau de la contemplation, ma chère., reprit-elle doucement, il est temps pour toi de t’éveiller à la vie, tu es prête., murmura la dame d’un ton tranquille.
  • Je suis déjà éveillée à la vie, je pense, regarde moi, je suis là, n’est-ce pas ?, rétorqua la jeune fille d’un air orgueilleux. »


La dame secoua la tête, et ferma les yeux un instant . Une brise caressa son visage et ses cheveux ondulés, elle les rouvrit, et reprit :


« Être en vie ne signifie guère trouver la vie, et cela particulièrement en soi : car la vie réside dans sa contemplation.

  • Que veux-tu dire, par contemplation ?, demanda la jeune fille, en lui servant une tasse de thé. 
  • La vie est invisible, elle doit être perçue et ressentie à travers ton corps, pour vibrer pleinement dans ton âme…, dit-elle calmement, pour cela, il te faut trouver quelque chose que tu trouves beau et exaltant dans ce bas monde, ce quelque chose qui résonnera à l’intérieur de toi. Finit-elle.


La jeune femme prit une gorgée de thé, puis un temps pour réfléchir. Cette étrange dame ne lui paraissait pas inconnue, et son couvre-chef ressemblait aux pétales d’une orchidée. Elle rit intérieurement, que venait-elle faire ici ?


  • En quoi la vie rime-t-elle avec la contemplation ?, questionna-t-elle.
  • Une fois que tu auras trouvé la vie, tu te sentiras bien, et tu guériras le fond de ton âme. Aussi, seras-tu pleinement vivante, répondit la dame Orchidée.
  • Comment être dans la contemplation ?, s’impatienta la jeune femme.


La dame Orchidée tourna son visage pur vers le soleil levant, et regarda au loin, comme l’on porte ses yeux vers un doux souvenir. Ses yeux brillaient dans la lueur du petit matin. Elle sourit longuement, puis reprit son discours :


« Un jour, je me suis trouvé devant ce même soleil, que nous voyons chaque jour. C’était un jour d’hiver. Le soleil inondait la neige de ses rayons, et celle-ci scintillait sous sa lumière., la dame Orchidée parlait d’un ton joyeux, d’une quiétude absolue. Puis, j’ai été prise d’un profond sentiment de béatitude., elle fit une pause, et plongea ses prunelles dans celles de la jeune femme. Finalement, c’était comme si ce soleil là était différent : unique. Tout était merveilleux en cet instant. »


La jeune femme comprit immédiatement, c’est donc pour cela qu’elle porte du blanc, en souvenir de ce jour précieux, en guise d’honneur. Se dit-elle dans son for intérieur. La Dame Orchidée continua :


« Cette expérience m’a complètement changée, aujourd’hui, je suis en vie. Et chaque jour est unique, chaque chose, chaque création aussi infime soit-elle. Et je viens te donner ce cadeau intime. Trouve la vie, contemple-la dans sa beauté invisible et infinie ma chère ! » 


Elle disparut dans le souffle du vent. Une pétale blanche se déposa délicatement sur la surface de son thé, laissant un doux parfum. Elle leva la tête, et ne s’était pas rendu compte que le soleil avait déjà embrasé les collines au loin. Elle prit une inspiration, et regarda les feuilles de vignes au-dessus de sa tête. Un rayon de lumière filtra à travers, et, sur une branche fine, elle vit une petite libellule d’un bleu mystique déployer ses ailes translucides. Le soleil reflétait dans les membranes les plus fines de ses ailes, une fée…, se murmura-t-elle. Elle l’observait attentivement, qu’elle est belle ! La libellule s’envola, au gré du vent, vers le disque solaire, en cet instant, elle eut sa forme parfaite, de feuilles vertes émeraude. Elle ressentit un profond sentiment l’envahir. Elle profita, tout était là : le soleil sur sa peau, la brise du matin dans ses cheveux, le goût du thé, le son des oiseaux chantant, cette libellule magique. C’est donc cela, la vie… Elle n’aurait su qu’il s’agissait d’une magnifique libellule, si elle avait gardé sa tête dans ses pensées, ou sa tasse de thé. À cet instant précis, elle comprit les paroles de la dame Orchidée : la vie est invisible, seule la contemplation permet de la trouver dans toute sa beauté. 


Toute la beauté du monde s’invita en elle, jusqu’à se mêler à son âme, pour ne faire qu’un. Elle sourit, et chuchota :


 La vie est un cadeau invisible car elle réside dans l’instant. C’est ainsi qu’on le nomme le présent. Je comprends mieux maintenant…L’on trouve la vie ici et maintenant, là où elle nous mène, là où nous sommes toujours déjà, dedans et dehors : partout. Et cette libellule m’a montré le chemin de la contemplation. 


Ce sentiment d’exaltation vibrait intensément dans son cœur, et la remplissait de lumière, c’est donc cela être en vie !


Soudain, elle entendit une douce voix portée par le chant des oiseaux, elle reconnut celle de la dame Orchidée :


« Te voilà complète, voilà un doux sentiment que celui du contact avec la douceur et la pureté de Dieu ! Puisses-tu te rappeler toujours que la vie est invisible, sa beauté est éphémère mais en ton cœur, celle-ci demeure éternelle… »


La jeune femme sourit, regarda les collines au loin,  puis susurra dans un long souffle : 


Merci ! 





Nora Isis©️


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