« Quand je ferme les yeux »

 

QUAND JE FERME LES YEUX 

Il existe un passage entre les mondes,

Au-delà de la pensée brutale et abrupte,

Circoncise par les contours de toute logique.

Il s’agit d’un couloir où tout s’effondre, là où le souvenir se confond avec l’imaginaire et aspire à l’inconnu.

Il est un monde par delà l’horizon dont nous sommes les intimes voyageurs.

Dès que les yeux physiques se ferment, les prunelles de l’âme s’ouvrent pour y voir une réalité plus claire, plus tangible peut-être, et laisse place à l’ultime création. C’est ici que l’impossible crée des miracles et prend forme, là où la raison se refuse l’entrée. Il faut alors y déposer le bruit de l’esprit trop vivace, trop plein de ses idées pour y entrer vide : car en ce lieu, seul Dieu me remplit. 

Sous le ciel nuitée, la lune claire guide mes pas. L’obscurité n’est plus, tout est lumière. Les ombres dansent avec moi, les silhouettes des arbres ondulent sous la brise fraîche. Les hautes herbes frisent sur la peau et les belles de nuits pourpre et indigo se marient avec la voûte. 

Il n’est qu’Harmonie. Et, c’est dans le silence absolu, que j’écoute le Chant du Monde. Une vibration qui me traverse, un souffle dans un frémissement doux jusqu’à en faire résonner l’âme.

Nora Isis ©️