L’IA : la mort de la psyché humaine ?
👾L’IA : LA MORT DE LA PSYCHÉ HUMAINE ?
Suite à un article sur l’IA que j’ai lu, mais aussi au discours des technologues, et vidéos de robots sur internet, ou encore le scandale de Ghibli : il est temps de faire un point.
Le créateur de l’I.A nous a prévenu de ses dérives, et du fourvoiement terrible qu’implique la génération automatique. Nombre films ont aussi partagé leurs projections et leurs craintes. Nous en rigolions auparavant, mais aujourd’hui, à l’ère de la « technologisation » des sociétés, l’I.A démontre clairement le point où nous en sommes : la robotisation de la pensée.
L’ÉROSION DE LA PENSÉE ET DE LA CRÉATIVITÉ :
L’on a nommé « intelligence » artificielle un algorithme de traitement de données, or il n’existe aucune réflexion approfondie, ni production de pensée. Le terme « intelligence » linguistiquement et conceptuellement n’a pas sa place, et introduit d’ores et déjà une approche mensongère, puisque l’intelligence désigne la capacité d’adaptation et de réflexion. Soit, l’on nous fait croire à une intelligence supposée supérieure, alors qu’elle n’est qu’une suite de procédés mécaniques.
En ce sens, c’est juste artificiel, et rien de plus.
Rien ne pourra reproduire la complexité et le mystère du phénomène de la pensée humaine, et encore moins celui de l’imagination et de la création spontanée, et novatrice.
La beauté naturelle de la créativité humaine n’égale rien d’autre et est supérieure en elle-même.
Aujourd’hui l’I.A a déjà épuisée sa capacité de copie : et s’épuise elle-même et devient fade.
Mais, au-delà du crime copiste, l’I.A pose un souci plus profond : celui de la déshumanisation.
Aujourd’hui, en un seul click, l’on peut générer tout et n’importe quoi. Avant, le monstre, c’était Google, qui a progressivement éradiqué la curiosité naturelle et l’intellectualité. Il ne reste que peu de véritables artistes ou penseurs (écrivains, peintres, graphistes, musiciens etc) dont le pouvoir créateur se doit d’être impérativement protégé. Ils sont détenteurs de ce qui reste de la sacralité de l’intention créatrice.
L’homme ne sait plus, ne veut plus savoir, ne produit plus et ne crée plus : et très bientôt, il ne pensera plus. Mais le jour où l’homme ne pensera plus, alors l’on peut être certain que l’apocalypse débutera. Pas une fin du monde, mais une fin de l’humanité et de son essence même.
Je l’ai déjà remarqué durant mes études : les étudiants ne travaillent plus d’eux-mêmes, ne réfléchissent plus et confient leur pensée à CHATGPT par exemple. Le pire dans tout cela, c’est que les universités utilisent des IA pour repérer des IA dans les copies…Quelle perversion !
Le technicisme a été largement critiqué, notamment par Yuval Noah Harari qui soulignait que la mort de l’humanité trouvera son origine dans le remplacement de l’homme par le robot : « les civilisations sont nées quand les hommes ont inventé les dieux, et elles s’éteindront quand ils deviendront des dieux », c’est-à-dire que l’homme mourra de sa propre création, par orgeuil de vouloir se rapprocher des cieux.
ET L’ESPRIT CRITIQUE ?
Puis, au-delà de la perfidie de l’IA, elle implique une érosion lente de l’esprit critique, lequel est primordial pour ne pas être manipulable, ou crédule. Par exemple, les images (faux profils, fausses personnes, bots, faux articles, faux textes) qui circulent sur les plateformes sont majoritairement de l’IA, et le pire : c’est que les gens y croient. Et, garde à vous, il n’y a rien de pire qu’une idée à laquelle vous croyez, ou, à laquelle on vous fait croire (cf - Inception - Nolan Christopher) !
Car le cerveau ne différencie pas le réel de l’imaginaire : seul l’esprit critique le peut.
L’esprit critique c’est la souveraineté de notre pensée : notre liberté propre. C’est la pensée qui s’observe et se pense elle-même.
Comment différencier le vrai du faux si l’on a pas appris à réfléchir par soi-même indépendamment de la perception collective ? Ceux qui ont conservé leur esprit critique seront sûrement traités de fous…Et le reste, seront des moutons candides, des « bêtes » à traire.
Pareillement, ce sont les générations 90-2000 qui utilisent l’IA aujourd’hui, mais celles qui seront les plus impactées seront les suivantes (2010-2020…) car ils sont nés dans une société technologique, numérisée (Matrix, cela vous dit quelque chose ?), le téléphone dans la poche dès onze ans, les réseaux sociaux qui polluent leur psychisme et créent des dérivations neuronales.
Je l’ai vu avec mes élèves adolescents, et c’est effrayant : le cerveau n’est plus habitué à travailler, il devient mou, flemmard. Ils savent moins réfléchir, ou écrire (mettre leur pensée en mots), leur lexique mental est réduit (et oui, les livres c’est pas de la tech), leurs phrases ne sont pas abouties, ils sont crédules et leurs pensées est comme restreinte. Et ce n’est pas de leur faute, bien évidemment. Ils sont conditionnés ainsi.
LE GANGRENAGE DES RELATIONS HUMAINES
Ensuite, ce sont les rapports sociaux qui seront gangrenés. Le développement des téléphones portables (une ingénierie morbide) a déjà volé et affecté nos capacités mémorielles et les relations sociales. Sans oublier que cette invention a créé une hyperdépendance terrifiante : comme une drogue, mais que l’on juge « indispensable et utilitaire». Mais cela ira beaucoup plus loin.
En voulant connecter les gens (au-delà du contrôle gouvernemental caché), ils se sont paradoxalement déconnectés : communication à distance, sur des « murs » (métaphoriquement cela témoigne de cette isolation psychique). L’IA, elle, a donné le coup de grâce, en adoptant les traits d’amis virtuels, ou de psychologues de chantier par exemple. Comment en sommes-nous venus à considérer un relationnel intime avec une I.A inventée de toute pièce ?
L’artificialisation des relations humaines est un sérieux point à réfléchir.
Nous assistons alors aux prémisses paradoxal et dramatique de la robotéisation de l’humain (qui se définit par sa pensée), et à l’ « humanisation » de l’I.A.
C’est en cela que l’IA prend la place de postes : les caissières, les traducteurs, les artistes, les compositeurs…
Tout cela est la continuité de causes et de conséquences du développement des technologies : un monstre vorace que nous avons nous-mêmes créé, et qui causera sûrement notre perte.
Et, ne dites pas que nous n’avons pas été prévenus ! Nous l’avons vu venir, mais nous n’avons pas agi. Et à l’heure d’aujourd’hui, le technicisme est une turbine en marche, dont nous sommes les rouages, et que nous ne pouvons plus arrêter.
Si nous voulons demeurer libres, conserver notre humanité, car nous sommes des êtres de pensée et de créativité : alors ne soyons pas artificiels, soyons lucides et intelligents.
Nora Isis©️
(Psycholinguiste)
https://voyageaucoeurdelasagesse.blogspot.fr/

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