La métaphore de la VIE : entre kinesthésie et mythes anciens
Les métaphores sont un véritable miroir de notre conception du monde, et de notre rapport à celui-ci.
Les métaphores sont des figures du langage qui ont pour but de parler d’un concept abstrait, dans les termes d’un élément concret.
La métaphore se retrouve partout dans le langage : car elle allie imagerie mentale, et imagination, et mots. Nous pensons en images, et nous parlons en mots ! Alors, les images se retrouvent dans la langue ! 😀
Ici, nous parlerons du concept de la VIE : entre métaphores poétiques à la croisée des mythes et des symboliques grecques.
La VIE est conceptualisée tout d’abord comme un CHEMIN, une ROUTE à suivre, à parcourir, à découvrir. C’est pour cela que l’on dit « la vie est un voyage » ; « suis ton chemin ». La DESTINÉE est alors un concept proprement ancrée dans celui de la VIE. Un chemin est droit, ou non, pré-tracé. La VIE est notamment conceptualisée sur un axe avant/arrière. Tout ça parce que nous marchons vers l’avant. L’expérience du mouvement de notre corps fonde donc ce type de métaphore. Ainsi, comme nous marchons vers l’avant, le FUTUR est DEVANT, et ce qui est DERRIÈRE nous, est PASSÉ ! 🙂.
Dans la beauté du langage, nous engageons notre imagination qui définit clairement la poésie métaphorique. Il s’agit de rendre métaphore ce qui est « vu » mentalement (imagerie mentale). C’est alors que nous rencontrons des expressions comme « avoir de nouveaux horizons », « marcher ensemble » « faire du chemin ensemble », « avoir la vie devant soi » , « trouver sa voie »…Et pléthore autres ! 😀
C’est ce que j’adore dans l’étude de la langue en général.
Il faut savoir que les métaphores ne se basent pas uniquement sur notre expérience corporelle ; elle peut, effectivement, trouver leur source dans les activités culturelles et sociales des communautés linguistiques. Nous nous trouvons en Grèce, dans l’Antiquité : et nous entrons dans la vie quotidienne des femmes tisseuses. Elles tissent toutes ensemble, en rythme. Les Déesses veillent sur elles : notamment les Moires/Μοϊραι (Tria Fata - Les Trois Destinées). Elles sont au nombre de trois. La première, Clotho (Κλώθω), celle qui « file », puis Lachêsis (Λαχγεσις), celle qui distribue et noue les fils, puis Atropos (Ατρόπος), « celle qui ne se retourne pas », qui elle coupe le fil. Ces déesses sont les figures du sort des hommes, et ont été le berceau de nombre créations métaphoriques.
Par exemple, nous disons « le fil de la vie », ou, « la vie ne tient qu’à un fil ». Le fil d’Ariane retrace le chemin spirituel vers la traversée des ombres : le « fil d’Arianne », comme une « route » à suivre. L’on dit que « la vie suit son fil ».
Ainsi, le fil symbolise la métaphore du CHEMIN. Et les personnes que nous rencontrons « marchent » avec nous, s’emmêlent dans notre histoire. Nous pouvons « tisser une relation », ou « nouer des liens », ou bien « couper » avec quelqu’un. Ou alors trouver son « fil rouge », et vivre une « histoire ».
Par ailleurs, saviez vous que l’étymologie du mot « histoire » vient tout droit du grec ιστορία (istoria) ; du mot « tissus » ? C’est pourquoi l’on peut dire « un tissu de mensonges », pour évoquer une histoire douteuse. Le mot « histoire » est donc un récit de VIE.
Finalement, La VIE est un CHEMIN, une voie à suivre dans laquelle nous tissons des liens quoi ! 😀
Nora Isis©️
Psycholinguiste
https://voyageaucoeurdelasagesse.blogspot.fr/

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